On sait la place que représente l’eau, « source de vie » sous nos arides cieux méditerranéens, il suffit de songer, pour l’époque contemporaine, aux belles œuvres littéraires que l’eau a pu inspirer : de Jean Giono : L’eau vive (1943) à Marcel Pagnol : L’eau des collines. Manon des sources (1963). L’accès à l’eau potable est vivrier et permet aussi de développer l’hygiénisme. Dans nos villes, peu de fontaines anciennes demeurent en raison souvent des réaménagements urbains, ce n’est pas le cas en Provence orientale à Antibes. Cette modeste fontaine de pierre calcaire -bien loin du monumental château d’eau du palais Longchamp, point d’arrivée des eaux de la Durance, édifié en 1869 pour approvisionner la ville de Marseille- érigée dans la vieille ville, rue James Close, en 1859 par un édile hygiéniste, précurseur, le docteur en médecine Jean-Baptiste Rostan (1795-1888)[1]. Ses longs mandats municipaux (de 1830 à 1865) permettent des initiatives sanitaires et sociales approuvées par le conseil municipal : la création d’une pompe (1830), la division de la ville en îlots pour faciliter l’enlèvement des ordures ménagères, le balayage des rues (1836), la création d’une caisse d’épargne (1842), la mise en place de secours aux indigents (1848), les mesures de propreté pour lutter contre le choléra (1848), la création d’une société de secours mutuels (1852), le curage du port (1853).
L’inscription latine « Parvus sed gratus » (Petit mais gratuit) résume l’intention philanthropique de la municipalité.
Olivier Vernier
[1] Archives communales Antibes : 42 S 49. Nous remercions de son aide toujours appréciée M. Alain Bottaro, conservateur des Archives.