La Seconde guerre mondiale, pendant les conflits armés puis pendant les temps implacables de l’occupation, génère en permanence des drames humains, sociaux et économiques. L’assistance publique aux populations éprouvées doit se développer, en milieu urbain, en particulier, dans les grandes villes de notre région de la zone dans un premier temps libre (Marseille, Toulon, Nice, …), non sans une volonté avérée d’«instrumentaliser» ces aides et de les entourer de propagande pour le régime[1] Comme pendant la Guerre de 14, les oeuvres privées sont «réactivées» et permettent une union des secteurs de l’assistance sous l’autorité du Secours National crée le 4 octobre 1940, la Croix-Rouge Française et le Comité National d’Entr’aide aux Prisonniers de Guerre. Sont alors émis des bons de solidarité édités par l’Imprimerie nationale, leur valeur s’échelonne de 0,50 F. à 20 F. Ils sont vendus en carnet à souche sur la voie publique ou déposés dans des organismes privés ou des administrations publiques et leur graphisme peut être comme ici «sobre» ou plus recherché pour les valeurs supérieures avec l’effigie du chef de l’Etat français et les allégories de la devise nationale «Travail, Famille, Patrie»[2].
[1] Jean-Pierre Le Crom, Au secours, Maréchal ! : l’instrumentalisation de l’humanitaire, 1940-1944, Paris, PUF, 2013, 343 p.
[2] Laurent Gervereau et Denis Peschanski, La propagande sous Vichy, 1940-1944, Nanterre, BDIC, 1990, 288 p.
Olivier Vernier