Remise du prix de recherche

Le prix de recherche décerné par le Comité régional a été décerné à Monsieur Kevin Machado, pour sa thèse de doctorat “Les politiques sociales des entreprises : l’exemple du Sud-Est de la France sous la Troisième République et le régime de Vichy (1870-1944)”.

Le prix lui a été remis le 24 novembre 2023 par le président du Comité régional, ainsi que le chèque de 3 000 Euros, montant de ce prix.

La thèse de Kevin Machado est disponible en ligne:
https://theses.hal.science/tel-03117718

Vous trouverez toutes les informations dans notre page “Concours”:
https://chsspaca.fr/index.php/concours/

Aux origines des retraites : médaille d’ancienneté de la Caisse nationale des retraites du  Ministère du Commerce et  de l’Industrie

La  «complexe» réforme actuelle des retraites nous ramène  aux étapes antérieres . De la fin du XIXsiècle et jusqu’au milieu du XXe sont élaborées de nombreuses tentatives de mises en place de régimes de retraite pour les salariés. Elles achoppent principalement en l’absence de contrainte en cas de non-versement de cotisations, la Cour de cassation annulant le caractère obligatoire de ces dispositions.

Certaines professions finissent par obtenir des droits à la retraite : sous la Seconde république en 1850, les premières compagnies privées de chemins de fer fondent t des caisses de retraite pour certains de leurs employés (c’est la création des régimes spéciaux[1])

En 1894, le pénible monde de la mine obtient, dans un cadre obligatoire, un régime de retraite Il est suivi en 1897,  période de militarisation, par les travailleurs des arsenaux et de l’armement et en 1909 pour tous les cheminots des différentes compagnies ferroviaires, système financé par les employeurs et garanti par l’Etat[2].

Le principe d’obligation qui sous-tend la législation  d’alors coexiste avec la liberté du choix de la caisse qui peut être la CNRV, une caisse patronale ou une caisse syndicale agréée. La Caisse nationale des retraites pour la vieillesse (CNRV), réformée en 1886, est contrôlée par une commission de surveillance qui comprend 50 % de hauts fonctionnaires ministériels, 25 % de parlementaires et 25% de présidents de sociétés de secours mutuels et de personnalités du monde industriel.

C’est le graveur de la Monnaie de Paris Alfred Borrel (1836-1927) qui élabore cette médaille en bronze (on connaît des frappes en argent, vraisemblablement selon la durée des fonctions des administrateurs) avec à l’avers son effigie classique de la République et au revers la légende. C’est une médaille d’ancienneté pour le personnel masculin comme féminin de cette caisse de retraite lorsqu’ils prennent leurs propres retraites.., comme c’est le cas de cet agent d’origine du Sud-Ouest.

Olivier Vernier

Médaille d’ancienneté de la Caisse nationale des retraites du  Ministère du Commerce et  de l’Industrie, bronze, 1905, collection privée.


[1] Michel Pigenet, Retraites : une histoire des régimes spéciaux, Paris, ESF, 2008.

[2] Gilles Pollet et Didier Renard, « Genèses et usages de l’idée paritaire dans le système de protection sociale français »Revue française de science politique, 1995, no 4, p. 545-569,