La Côte d’Azur, terme forgé en 1887 par l’administrateur et philanthrope Stéphen Liégeard (qui servit de modèle à Alphonse Daudet pour son sous-préfet aux champs », désigne les communes littorales sur la Méditerranée d’Hyères à Menton. Ses hôtes étrangers cherchèrent des « villégiatures de rêve »[1] et y menèrent des vies d’opulence, de plaisir voir d’excentricité, mais nombre d’entre eux furent sensibles à la détresse de certaines populations précaires que l’enrichissement local oubliait.
Ainsi, pour les britanniques, on peut citer SM le prince Arthur William Patrick Albert, duc de Connaught et de Strathearn, né le 1er mai 1850 à Londres, décédé le 16 janvier 1942 dans le Surrey, troisième fils de la reine Victoria, frère du roi Edouard VII. Époux de la princesse Louise de Prusse, il fut gouverneur général du Canada de 1911 à 1916. A ce poste, il joua un rôle important en matière de recrutement militaire et de philanthropie au Canada pendant la Première Guerre mondiale. Hôte régulier de Beaulieu-sur-Mer, d’abord à l’Hôtel des Anglais face à la gare puis il acquit une villa à Saint-Jean-Cap Ferrat.
Sensible aux populations précaires, il fit de nombreuses libéralités à la commune, en particulier au bureau de bienfaisance. La commune lui décerna le titre de « citoyen d’honneur » mais ne fit un hommage public « au bienfaiteur de la commune » que le 7 septembre 2006 en faisant inaugurer la plaque commémorative avec son buste en médaillon de la place qui porte son nom non loin de l’église anglicane Saint Michael, par le prince Edward, duc d’Édimbourg, dernier enfant de la reine Élisabeth II.
Olivier Vernier
[1] Voir Marc Boyer, L’invention de la Côte d’Azur : l’hiver dans le Midi, La Tour-d’Aigues, Ed .de l’Aube, 2001, 378 p.