Plumes sociales:
Dominique Durandy, Poussières du midi. L’Ane de Gorbio, 1910

Docteur en droit, avocat, conseiller général des Alpes-Maritimes, journaliste et littérateur, le Niçois Dominique Durandy (1868-1920) fut le témoin d’un changement économique et social d’un terroir dénommé depuis 1887 la Côte d’Azur[1]. Ses travaux célèbrent les collines et paysages authentiques de son «pays» le comté de Nice surtout l’intérieur des terres et le haut pays encore soumis aux traditions que le tourisme n’avait pas encore  totalement «dénaturées» (Mon pays, villages et paysages de la Riviera, 1918). Il campa les hôtes de la Riviera (Passants de la Riviera, 1922). Il parodia avec humour les mœurs politiques de cette Troisième république triomphante (La mare ensoleillée, 1911; Marianne en ballade  et autres contes de mon pays, 1923). 

Il fut proche du littérateur provençal académicien français Jean Aicard (1848-1921) l’auteur du picaresque Maurin des Maures (1908), maire de Solliès-ville dans le Var. C’est du reste dans ce département qu’il campe dans Poussières du Midi. L’Ane de Gorbio la procession à Saint-Martin dont l’église est érigée en 1770 au Plan-de-la Tour proche de Sainte-Maxime. L’écrivain niçois rapporte les derniers feux d’une singulière coutume où un mendiant a «un rôle théâtral» et que l’on oblige à feindre de grelotter en plein été. Au delà, D. Durandy prophétise la désertification des campagnes méridionales, ce qu’un géographe Jean-François Gravier  dénommera  en 1947 : Le désert français

Olivier Vernier

Dominique Durandy, Poussières du midi. L’Ane de Gorbio, 1910
Dominique Durandy, Poussières du midi. L’Ane de Gorbio, 1910

Dominique Durandy, Poussières du midi. L’Ane de Gorbio, 1910

[1] Camille Mauclair, « L’art de Dominique Durandy », Rives d’Azur, n°142, 1922, p. 187-189.