Diplôme de témoignage de satisfaction de sauvetage

[vc_row][vc_column][vc_column_text]Diplôme de témoignage de satisfaction de sauvetage, Marseille, 1912

Collection privée

 

       C’est le Second Empire qui organise la rationalisation des secours aux naufrages[1]d’abord sur les côtes septentrionales puis méridionales car comme un de nos numéros thématiquesl’a montré en 2015, la « Méditerranée peut être un mer dangereuse ». Aussi en 1865, est fondée sous patronage officiel du pouvoir politique une société privée la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés. Elle vient en aide aux victimes d’une avarie mais aussi aux sauveteurs qui disparaissent lors de leurs actes de courage comme nous l’a rappelé une triste actualité  en Vendée avec le chavirement au début du mois de juin dernier d’un canot de sauvetage causant trois disparitions au large des Sables-d’Olonne.

Elle aide ainsi les familles des sauveteurs volontaires bénévoles disparus par de secours  matériels et moraux et notamment des prises en charge de scolarité des orphelins.

En 1967, la Société fusionne avec la Société nationale de sauvetage en mer et avec la Société des sauveteurs hospitaliers bretonspour former l’actuelle Société nationale de sauvetage en mer.

Ce diplôme remis au récipiendaire atteste de la maîtrise d’un douanier marseillais lors de la réanimation d’un enfant, il s’accompagnait souvent de l’attribution d’une médaille privée portable.

Olivier Vernier

[1]  Voir Frédéric Caille, La figure du sauveteur. Naissance du citoyen secoureur en France, 1780-1914, Presses universitaires de Rennes, 2015.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

Un monument bas-alpin de protection de l’enfance

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Les traces du passé : « Un témoignage dignois de la protection de l’enfance »

Femme et enfant emmailloté, détail du bas-relief sculpté par Endro CIPOLLINI (1930-2001), et installé le 19 juillet 1960 sous le buste de Marius SOUSTRE(1828-1897)

         Ancien maire de Digne élu en 1881, député et sénateur républicain, M. Soustre s’engagea auprès des plus vulnérables. Ce buste, sculpté en 1903, puis réquisitionné par les Allemands en 1943, fut à nouveau fondu et installé à Digne en 1952, puis déplacé en raison de travaux, et enfin réinstallé depuis 2003 devant l’Hôtel de ville de Digne. Entre autres actions sociales, Marius Soustre, exilé en Aquitaine après le soulèvement républicain de 1851, est à l’initiative de la création de la première école publique de filles de Digne. Outre la dimension symbolique de la mère à l’enfant, l’artiste, en représentant le nourrisson dans son maillot, dont on distingue bien la sangle de pierre, évoque la manière de vêtir les bébés au XIXe siècle.

 

Isabelle Grenut

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 « Au temps de chez ma tante »

 « Au temps de chez ma tante » :

Elie-Jean Vézien : médaille de commémoration du tricentenaire du Crédit municipal de Marseille, bronze, 1973, collection privée

 

Apparus au XVe siècle en Italie du Nord pour combattre l’usure alors fréquente bien qu’interdite par l’Eglise, les mont-de-piété sont des œuvres d’assistance liées à la charité chrétienne[1], reconstitués en 1801 sous Napoléon[2]ils  deviennent municipaux aux termes de la loi du 24 juin 1851 sous la Seconde République. Par le décret du 24 octobre 1918, dans le cadre d‘une économie de reconstruction à l’issue de la Grande Guerre, ils sont institués en caisses de crédit municipal[3]. Notre région réunit quatre caisses (Avignon, Marseille, Nice et Toulon et leurs agences (d’Aix à Carpentras et de Gap à Cannes).

Cette sobre et importante médaille de bronze a été frappée sur demande de la direction de la caisse marseillaise pour offrir aux administrateurs et aux autorités municipales.

L’avers représente l’animal symbolique des caisses de crédit municipal : le griffon emprunté à la mythologie antique doté d’un corps de lion, d’ailes et d’un bec d’aigle, il gardait les mines d’or d’Apollon dans le désert de Scythie

Le revers est orné des grandes armes ornées de la ville «Massilia Civitas » d’après la sculpture de P. Puget, armoiries que l’on retrouve souvent sur des médailles frappées, ainsi celle de la  foire internationale de 1924.

Le marseillais Elie-Jean Vézien (1890-1982)[4]est un célèbre graveur-médailleur de la cité phocéenne  formé à l’école des Beaux-Arts de Marseille puis à celle de Paris, Grand Prix de Rome en 1921, professeur aux Beaux-Arts de Marseille, il la dirige de 1942 à 1961, membre de l’Académie de Marseille. Sculpteur de la colonne de droite représentant la France sur le monument dédié rue de Rome à la mémoire d’Alexandre Ier de Yougoslavie et du ministre des Affaires Étrangères Louis Barthou assassinés sur la Canebière en 1934. Il collabore avec le graveur général de la Monnaie de Paris Lucien Bazor. Il eut une action sociale au sein des associations d’anciens combattants de la Grande Guerre car blessé en 1916.

     Quant à l’expression populaire « chez ma tante », il s’agit d un terme ironique qui venait des personnes qui, ne voulant pas avouer leur recours au mont-de-piété, expliquaient leur soudaine rentrée d’argent par un apport venu de la proche famille.

Olivier Vernier

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[1]Sur la question demeure l’étude classique : Léon Lallemand, Histoire de la charité. T IV, Les temps modernes,Paris, Picard, 1912.

[2]Voir A.-François Simon, Le mont-de-piété de Marseille depuis ses origines jusqu’au 10 mars 1807, thèse, droit, Aix, Marseille, Leconte, 1939, 127 p.

[3]Pour deux exemples académiques hors de notre région : Yannick Marec, Le Clou rouennais : des origines à nos jours, 1778-1982 : du Mont de piété au Crédit municipal, contribution à l’histoire de la pauvreté en province, Rouen, P’tit Normand, 1983, 232 p. et Guillaume Pastureau, Le microcrédit social : le cas du prêt-sur-gages au crédit municipal de Bordeaux depuis 1801 : un « argent secours » en perspective historique, thèse, sciences économiques, Bordeaux 4, 2013.

[4]André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, 2006, p.p. 455-456.

Nicolas Roze, dit le Chevalier Roze (1675-1733)

Jean-Baptiste Hughes, Buste du chevalier Roze,1887, Marseille, église Saint-Laurent

 

Avant la destruction du Vieux-Marseille, pendant la Seconde guerre mondiale, le buste de Nicolas Roze, dit le Chevalier Roze (1675-1733)[1], qui se dévoua lors de l’épidémie de peste de 1720 et fit ensevelir sur ordre des échevins et ensevelit lui-même pour des raisons d’hygiène et d’humanisme dans les caveaux des remparts des milliers de cadavres, était installé sur l’esplanade de la Tourette depuis le 1’ juillet 1886. A l’issue de la guerre, le buste réalisé par le sculpteur Jean-Baptiste Hugues (1849-1930) fut réinstallé  rue de  la Loge et depuis mars 2017, il est installé dans un jardin sur la façade latérale de l’église Saint-Laurent face à la passerelle donnant accès au Mucem.

[1]L. Robert Potet, Le Chevalier Roze, Marseille, Editions du Vieux Marseille, 1933, 103 p.