La thèse d’Isabelle Grenut “Enfant de la faute, enfant du malheur”

Le 1er prix 2018 du Comité d’histoire de la Sécurité sociale a été attribué à la thèse d’Isabelle Grenut “Enfant de la faute, enfant du malheur”.

Grandir sous la tutelle de l’Assistance publique dans les Basses Alpes sous la IIIe République a fait l’unanimitédu jury, notamment pour la rigueur intellectuelle et la minutie du travail réalisé mais aussipour la qualité d’écriture et les nombreuses pistes inédites explorées. Il s’agit d’une thèse d’histoire sous la direction d’Anne Carol soutenue à l’Université d’Aix Marseille.

Voici quelques information sur ce très intéressant travail.


Thèse de doctorat d’histoire intitulée « Enfant de la faute, enfant du malheur : grandir sous la tutelle de l’Assistance publique dans les Basses-Alpes durant la IIIeRépublique (1874‑1940) », soutenue à Aix-en-Provence à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH), le vendredi 8 décembre 2017, devant un jury composé de :

Anne Carol, professeure d’histoire contemporaine à Aix-Marseille Université, Directrice Virginie De Luca Barrusse, professeure de démographie et de sociologie à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Rapporteur

Olivier Faure, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Lyon 3, Rapporteur

Émilie Potin, maîtresse de conférences en sociologie à l’Université de Rennes 2

Isabelle Renaudet, professeure d’histoire contemporaine à Aix-Marseille Université, Présidente

 

Résumé de la thèse : Dans un contexte général caractérisé à la fois par la dépopulation et une forte mortalité infantile, la IIIeRépublique manifeste dès ses débuts une volonté politique sans précédent envers la protection de l’enfance, effervescence législative qui rend cette période particulièrement pertinente à observer au point de vue de la population vulnérable que représentent les enfants assistés : pupilles de l’État, ils sont susceptibles de bénéficier plus encore que d’autres enfants des nouvelles législations en faveur de la santé, de l’éducation et du travail. Entre 1874 et 1923, environ 800 enfants sont admis à l’Assistance publique dans les Basses-Alpes, un effectif restreint lié principalement à la faiblesse démographique de ce département rural et montagneux du sud-est de la France. Il s’agit le plus souvent de nouveau-nés abandonnés par leur mère célibataire, victime de l’opprobre social, mais on admet également des orphelins pauvres et des enfants légitimes négligés ou maltraités. Dès leur admission, les enfants sont placés dans des familles nourricières qui les élèvent et les éduquent avec plus ou moins d’investissement, et dont ils partagent le quotidien, sous le contrôle de l’inspecteur de l’Assistance publique. Jusqu’à l’âge de treize ans, les jeunes pupilles vivent presque comme la plupart des enfants de famille rurale, entre les tâches de l’exploitation familiale et l’école, devenue obligatoire pour tous en 1882. Puis garçons et filles sont en général placés à gages en domesticité dans des fermes ou parfois comme bonnes en ville. Durant cette période laborieuse, jeunesse oblige, ils expérimentent l’amitié, les relations amoureuses et le désir d’aventure. Cependant, si la situation globale des pupilles s’améliore indéniablement au cours de la IIIeRépublique, la stigmatisation dont ils sont l’objet apparait flagrante, et un certain nombre d’entre eux demeurent taraudés par le désir de percer le secret de leur histoire.


SOMMAIRE

Introduction générale

PRÉAMBULE : LES BASSES-ALPES, UN ESPACE ESSENTIELLEMENT RURAL

  1. Un cadre physique contrasté
  2. Vivre en haute Provence, une gageure ?
  3. Un département à nette vocation rurale

PREMIÈRE PARTIE : FAIRE FACE A L’ABANDON (AVANT LA LOI ROUSSEL)

Chapitre 1. Ampleur du phénomène et faiblesse des moyens

Chapitre 2. Émergence d’une politique d’assistance

DEUXIÈME PARTIE : UNE ENFANCE SOUS TUTELLE

Chapitre 3. L’inspection départementale ou les « délicats services de l’Enfance »

Chapitre 4. Ordonner et catégoriser : l’héritage du décret de 1811

Chapitre 5. La protection de l’enfance : une ambition républicaine

Chapitre 6. Le pupille et sa famille d’origine : quel lien après la séparation ?

Chapitre 7. Reprendre son enfant : du désir à la concrétisation

Chapitre 8. Les fratries à l’épreuve du placement

TROISIÈME PARTIE : VERTUS ET LIMITES DU PLACEMENT FAMILIAL RURAL

Chapitre 9. Nourrices et nourriciers, partenaires incontournables de l’assistance

Chapitre 10. L’alimentation des pupilles : quel enjeu pour l’Assistance publique ?

Chapitre 11. L’habitation des nourriciers : quel logement pour les pupilles ?

Chapitre 12. De « la mode du pays » à la pèlerine de l’Assistance : vêtir les pupilles

Chapitre 13. Mortalité des enfants assistés : de la fatalité à la prévention

Chapitre 14. Santé et hygiène des pupilles : quelles avancées sous la IIIeRépublique ?

Chapitre 15. Entre petite enfance et mise au travail, le temps de la scolarité

Chapitre 16. Instruction et pratique religieuses, au prisme de la laïcité

QUATRIÈME PARTIE : APRÈS L’ENFANCE, ENTRE TRAVAIL ET SOCIABILITÉ

Chapitre 17. Dès treize ans : la domesticité pour tous

Chapitre 18. Quelles alternatives au placement à gages ?

Chapitre 19. Vie sexuelle et amoureuse des pupilles : la visibilité exacerbée des filles

Chapitre 20. Expérience d’une sociabilité masculine et citoyenne : les pupilles à l’armée

Chapitre 21. Rechercher ses origines : une quête sans fin ?

Conclusion générale


Voici le lien où vous trouvez toutes les informations sur la thèse, et ou vous pourrez la consulter en intégralité:

https://www.theses.fr/2017AIXM0368

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