A l’issue de la Seconde guerre mondiale, dans ces temps de reconstruction et de campagnes outre-mer, une mesure sociale , en raison de l’augmentation du coût de la vie quotidienne, est prise sous la Quatrième république, en faveur des militaires d’active et des appelés du contingent servant souvent bien loin de leur résidence. Ils bénéficient depuis 1946 de la franchise postale militaire : les courriers simples n’ont pas à être affranchis, l’administration militaire procurant des timbres de franchise sans valeur faciale à la symbolique interarmes d’abord verts puis rouges. La loi n°51-633 du 24 mai 1951 relative au budget de l’exercice 1951 portant sur le développement des crédits affectés aux dépenses militaires de fonctionnement et d’équipement constitue l’acte de naissance des bons colis FM officiels imprimés par l’Imprimerie nationale. Le décret d’application n° 52-288 du 5 mars 1952 relatif à la franchise militaire précise, que « ces bons colis sont destinés premièrement: à tous les militaires en campagne, quelle que soit leurs armées d’appartenance, à raison de 2 bons colis par mois. Deuxièmement : aux autres militaires, à solde spéciale, à raison de 1 bon colis par mois ». Chaque colis individuel et non collectif, envoyé par les familles ou les proches ne doit pas dépasser trois kilos. Les bons remplis préalablement par l’autorité militaire sont envoyés par les militaires à leurs correspondants; ils ont une durée de validité de trois mois à dater de la date de délivrance. Le bulletin est conservé par le bureau de poste expéditeur. La vignette est collée sur le colis. Très usités pour envoyer victuailles et vêtements pour les sorties et permissions, les bons pour paquet en franchise ont été supprimés le 1er juillet 1972, suite à une augmentation de la solde des militaires.
Avec cette franchise des colis, l’ordinaire de nombreux soldats et marins s’en trouva grandement amélioré, les différences sociales pouvaient s’estomper et la solidarité s’en trouvait renforcée…
Olivier Vernier