Peu de passants au milieu de la Canebière font attention à cet encadrement de porche qui évoque la peine des hommes dans l’après-guerre due à la reconstruction d’une cité dévastée, en particulier le Vieux-Port. Le sculpteur dignois : Louis Botinelly (1883-1962), fils d’un tailleur de pierre et neveu d’un sculpteur, étudie aux Beaux-Arts de la ville où il est boursier puis à Paris. Il joue un rôle important dans la décoration publique et privée de cité phocéenne pendant l’entre-deux guerres et dans la période suivante.
La puissante Fédération des Bouches-du-Rhône des bâtiments et travaux annexes qui s’installe sur la Canebière, et y promeut notamment une protection sociale adaptée et une prévention des accidents du travail, commande à l’artiste des bas reliefs carrés. « Ils représentent des travailleurs du bâtiment en action. Toujours par deux, ils sont reconnaissables à leurs grosses chaussures, leurs chemises aux manches retroussées et leurs muscles saillants. Les duos d’ouvriers coulent le béton, sculptent les fresques, montent sur des escabeaux, tirent une brouette ou frappent le marteau sur l’enclume. »[1]
Olivier Vernier
[1] Suzie George, « Douze sculptures trônent sur le porche de la Cité des associations, située au numéro 93 de la Canebière, voilées par l’ombre des arbres », La Marseillaise, 7 août 2017.