La réforme française des Assurances sociales -sur le modèle bismarckien- fut longue et complexe[1] en raison des intérêts contradictoires entre assurés, employeurs et corps médical. La loi adoptée en 1930 grâce notamment au ministre niçois le Dr. Édouard Grinda (1866-1959) et les textes ultérieurs permirent la création de caisses départementales officielles (à défaut de choix d’autres par les intéressés) et de caisses libres professionnelles, locales ou comme ici confessionnelles dans le département catholique des Basses-Alpes. Les risques sociaux majeurs vieillesse et invalidité sont pris en charge et la « pédagogie » (voir la publicité) prévalent et des affiches sont placardées dans des paroisses et mouvements catholiques, des officines pharmaceutiques et des cabinets de médecine libérale pour inciter à y adhérer.
Abordée d’abord par « le plan Juppé », présenté à l’Assemblée nationale le 15 novembre 1995, la réforme de la Sécurité sociale sera incessante et remise en chantier, telle en témoigne cette caricature due au crayon implacable et talentueux de Cabu (1938-2015) et publiée dans la presse quotidienne régionale sur la réforme du Président Sarkozy et de la ministre de la Santé Rosine Bachelot, initiant en 2010 la création d‘une cinquième branche de Sécurité sociale « Dépendance » qui ne verra le jour que bien plus tard…
Olivier Vernier
[1] Voir Michel Dreyfus (dir.), Se protéger et être protégé : une histoire des assurances sociales en France, Rennes, presses universitaires de Rennes, 2006, 347 p.