L’union de l’assistance publique et de l’assistance privée aux débuts de la Troisième république

Les débuts de la Troisième République sont les prémices d’une union entre l’assistance publique et l’assistance privée, une étape du «pacte républicain», c’est-à-dire qu’il faut éradiquer par des réformes législatives les détresses sociales [1] plutôt que de risquer d’affronter des mouvements populaires redoutés par le pouvoir politique et la société car demeure en mémoire la Commune de Paris de 1870. C’est en 1889 que l’avocat lyonnais Hermann Sainte-Marie Sabran (1837-1914), fervent adepte du christianisme social, président du Conseil général d’administration des Hospices Civils de Lyon, lors du 1er congrès international d’assistance réuni à Paris (en commémoration du centenaire de la Révolution française), évoque la nécessité d’une collaboration plus étroite entre les acteurs publics et privés des institutions hospitalières et des institutions d’assistance. Philanthrope reconnu dans sa ville, il devient dans notre région conseiller général du Var et achète 25 hectares de terres sur la presqu’île de Giens à Hyères en mémoire de sa fille unique Renée, décédée à l’âge de huit ans de tuberculose. Il en fait don en 1888 aux Hospices civils de Lyon pour recueillir les enfants  pauvres hospitalisés à l’hôpital de la Charité de Lyon[2].  C’est l’origine de l’hôpital maritime Renée-Sabran inauguré en 1892. Il fut aussi propriétaire du château de Brégançon à Bormes-les-Mimosas, dont fut détaché le fort de Brégançon devenu en 1963 la demeure estivale du président de la République. 

Olivier Vernier


[1] Colette Bec, Assistance et République : la recherche d’un nouveau contrat social sous la IIIe République, Paris, Ed ; de l’Atelier, 1994, 254 p.

[2] Marcel Colly, L’Hôpital Renée-Sabran à Giens, Lyon, Audin, 1958, 47 p.

Oscar Roty, Médaille d’argent d’honneur de l’Assistance Publique, Paris, Monnaie de Paris, 1897, collection privée.

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