L’eau pure à Marseille:
Revers de la médaille commémorative de la pose de la première pierre des travaux d’assainissement de la ville de Marseille

La question de la difficile amenée d’eaux potables en milieux urbains est une constante des politiques publiques en Provence. Sous l’Ancien régime, l’Huveaune par un aqueduc approvisionne Marseille ; un canal est projeté en 1742 pour dériver les eaux de la Durance pour les villes d’Aix, Marseille et Tarascon[1]. La question se poursuit sous la Révolution et l’Empire[2]. Le premier XIXe siècle s’engage dans la même voie[3] mais les projets stagnent, les oppositions (en particulier d’Arles) s’expriment et l’épidémie de choléra de 1832-1835 convainc les édiles d’agir pour restaurer la salubrité et assurer l’approvisionnement en eau potable de la ville. En une quinzaine d’années sous la direction de l’ingénieur Franz Mayor de Montricher (1810-1858), les eaux de la Durance arrivent dans la ville à partir du 8 juillet 1849. Sous le Second Empire, le palais Longchamp[4], monumental château d’eau de style néo-classique est inauguré en 1869 tandis que le médecin phocéen Fortuné Pascalis se bat contre les eaux troubles et pour la clarification de celles-ci[5]. En parallèle, la question des eaux usées, vectrices de nombreuses pathologies fut récurrente. En 1891, la municipalité de Félix Barret inaugure les travaux d’assainissement dont vont bénéficier tous les habitants, en particulier les plus précaires, autochtones comme étrangers.

Olivier Vernier


[1] Floquet, Traité ou analyse d’un canal projeté pour dériver les eaux de la Durance pour Aix, Marseille et Tarascon, Marseille, Boy, 1742, 214 p. ; Gérard Martel-Reison, Les eaux publiques à Marseille avant le canal de la Durance, thèse, Histoire du droit, Aix, 1960, 412 p.

[2] Charles Delacroix, Règlement concernant la direction des fontaines publiques, aqueducs, conduites publiques et particulières, regards et déversoirs des eaux de la commune de Marseille, Marseille, Mossy, 1802, 14 p.

[3] Ainsi, De Montricher, Avant projet d’un canal destiné à amener les eaux de la Durance dans le territoire de Marseille, Marseille, 1837, 26 p.

[4] Emmanuel Laugier, « Le palais Longchamp et la symbolique de l’eau », Marseille, n°263, 2019, p.19.

[5] On se reportera avec profit au site : https://www.lecanaldemarseille.fr/blog.


Revers de la médaille commémorative de la pose de la première pierre des travaux d’assainissement de la ville de Marseille, 8 octobre 1891, bronze, Coll.privée.

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