Quand Vichy instrumentalise les fêtes sociales varoises (1941) : programme de Noël 1941

On sait que le régime de Vichy a instrumentalisé la protection sociale de l’Etat français d’ailleurs souvent sur les bases édictées par la Troisième république[1], on le sait moins il rénove et utilise à son profit le folklore français[2]. Ainsi, le pouvoir se rapproche de la veuve  dijonnaise de Frédéric Mistral, Marie (1857-1943)[3], «disciple» de Charles Maurras qui est souvent citée lors des déplacements méridionaux du chef de l’Etat.

La Provence –comme d‘autres «vielles provinces» sous Vichy est souvent mise à l’honneur grâce à des folkloristes dont Marcel Provence, le marseillais Marcel Joannon (1892-1951)[4],  créateur du Musée du Vieil Aix ; la symbolique de la pastorale de Noël l’atteste . Ainsi en 1941, dans son bel immeuble de la rue Racine à Toulon Les œuvres sociales du Var qui coordonnent, sous contrôle des pouvoirs publics, l’action publique et l’action privée  dans le domaine de l’assistance concourent à cette propagande.  Ainsi, A Noël 1941 sont organisées sous l’égide de la Caisse de compensation des allocations familiales les journées de Toulon : avec allocution radiodiffusée du chef de l’Etat, goûter, matinée  enfantine, arbre de Noël et distribution de jouets pour les familles des allocataires et les orphelins de guerre.

Olivier Vernier

Collection privée

Collection privée

[1] Voir l’ouvrage de synthèse qui demeure la référence : Philippe-Jean Hesse et Jean-Pierre Le Crom (dir), La protection sociale sous le régime de Vichy, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2001, 377 p.

[2] Christian Faure, Le projet culturel de Vichy : folklore et révolution nationale : 1940-1944, Lyon, Presses universitaires  de Lyon, 335 p.

[3] Thérèse Dubuisson, Madame Mistral : Marie Rivière, l’épouse dijonnaise de Frédéric Mistral : essai, Les Baux-de-Provence, Desbois, 2016, 201 p.

[4] cf. Un fou de patrimoine : Marcel Provence, Barcelonnette, Sabença de la Valeia, 1995, 72 p.

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