Une médaille «arlésienne», la Médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales (2012)

Il est en phaléristique (science des décorations et médaille), des décorations «arlésiennes», celles dont on parle comme le personnage du provençal Alphonse Daudet mais qu’on «ne voit jamais». Dans le long héritage des «décorations sociales» de la Troisième République[1] : l’Ordre du  Mérite social (1936), l’Ordre de la Santé publique (1938), la Ve république innove en 2012.

La médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales est régie par le décret no 2012-169 du 2 février 2012 relatif à l’attribution de la médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales et par l’arrêté du 2 février 2012 relatif à la composition et au fonctionnement du comité de la médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales. En application de ces textes, cette distinction honorifique est destinée à récompenser les personnes qui, par la qualité et la durée des services rendus, ont œuvré de manière honorable dans le domaine sanitaire et social. La première promotion de la médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales a donné lieu à un arrêté, pris en date du 26 mars 2012, et publié au Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses de la République française (BODMR) du 21 juin 2012.  

On pouvait légitimement s’attendre à ce que la représentation s’en émeuve, sollicitée par des potentiels récipiendaires, au moyen de questions écrites au gouvernement. Ce fut le cas de deux députés : d’abord, Jacques Cresta (Socialiste, républicain et citoyen – Pyrénées-Orientales) le 20/05/2014) à qui le ministre des Affaires sociales, santé et droits des femmes répondit sobrement le  05/01/2016: «Une évolution du dispositif de cette médaille est actuellement envisagée ce qui a conduit à suspendre son application.» Plus tard,  le 19 /01 /2021,  Laurence Vanceunebrock (La République en Marche – Allier) reçut cette réponse plus développée inspirée par la crise sanitaire et la pandémie: «… Depuis lors, et même si une promotion exceptionnelle a été établie en 2019 dans le but de reconnaître l’implication des acteurs du monde sanitaire et social dans la gestion de l’ouragan Irma aux Antilles, le dispositif de la médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales est suspendu. Cependant, il est à noter, qu’au titre de la promotion du 1er janvier 2021, un contingent spécial Covid a été alloué dans le cadre des ordres nationaux (Légion d’honneur et Ordre national du mérite). Il a permis de distinguer un nombre important d’intervenants dans le domaine sanitaire et social afin de rendre hommage aux personnes investies dans la crise sanitaire. En outre, la médaille de l’engagement face aux épidémies doit être mise en œuvre au cours de l’année 2021 et doit permettre d’honorer les personnes qui se sont particulièrement engagées dans la lutte contre le coronavirus.»

Et de rechef, voici réapparaître le vieille «Médaille des épidémies»  (1885) mais, cette «médaille de l’engagement face aux épidémies» matérialisait alors l’engagement de certains personnels lors de la grande épidémie de choléra du sud de la France survenue en 1884. Elle fut suspendue par décret le 30 août 1962…

Olivier Vernier


[1] O.Vernier, « Décorations « sociales » et fabrique de l’honneur sous la Troisième république (1886-1939) », in Bruno Dumons et Gilles Pollet (dir.), Journée d’études, La fabrique de l’honneur, Les médailles et les décorations en France,( XIX°-XX° siècles), Rennes, P.U.R, 2009, p.173-183.

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