Médaille de table de l’Action sociale des Armées

Aux débuts de la Troisième République, en 1873, la loi du 24 juillet, crée 18 régions militaires métropolitaines dont la 15e: Marseille. La réorganisation d’après la Seconde Guerre Mondiale intervient par le décret du 18 février 1946 et maintient la 9e région militaire à Marseille. Puis avec l’évolution de l’organisation administrative, le pays est divisé en circonscriptions administratives régionales (1963), régions administratives sous l’autorité d’un préfet de région. L’organisation militaire se calque sur  l’organisation administrative et à chaque CAR correspond une division militaire territoriale (DMT). Sur le plan défense, ces divisions militaires territoriales sont regroupées en régions militaires. Les trois armes (rejointes par la gendarmerie rattachée en 2009 au ministère de l’Intérieur) sont présentes dans notre région.

Service ministériel, organisé au début de la Ve République, la Direction de l’Action Sociale des Armées (DASA) est l’instrument privilégié du processus visant l’amélioration des conditions sociales et matérielles d’existence, l’encadrement socio-éducatif et économique des familles. Elle intervient dans tous les domaines et à tous les niveaux du commandement pour assurer une protection sociale par la prévention et la prise en compte des problèmes sociaux des personnels et de leurs familles.

Parallèlement à l’action de l’organisation sociale militaire[1], des associations et des fondations jouent un rôle  notable. Ainsi, depuis 1936 et le Front populaire, la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air est une fondation d’entraide et de solidarité qui œuvre pour l’ensemble du personnel  (présent à Salon-de-Provence (13), Le Cannet des Maures (83) ou  Roquebrune-Cap Martin (06) et leur famille en difficulté à la suite d’un accident de l’Air. En 1939 avec la «drôle de guerre»,, l’Association pour le développement des œuvres sociales de la Marine (ADOSM-Entraide Marine) très active à Toulon comme à Villefranche-sur-Mer vient en aide aux familles de marins lorsqu’elles sont touchées par le deuil, la blessure grave, les difficultés d’ordre social. Elle accorde des aides aux jeunes enfants orphelins, des bourses d’études aux collégiens, lycéens et étudiants, des stages de reconversion aux conjoints veufs, des stages de reconstruction aux marins gravement blessés et des secours aux familles en difficulté. Face à l’absence de couverture sociale au profit des militaires de terre et de leur famille, et sur inspiration mutualiste l’association pour le developpement des œuvre d’entraide dans l’armée (ADO), est créée sous l’impulsion du ministre de la Guerre, le 13 janvier 1939, elle est d’emblée reconnue d’utilité publique et œuvre pour le personnel militaire et civil de l’armée de Terre et des services communs, en activité ou retraité. 

Quant à la Fondation Maison de la Gendarmerie, elle  agit depuis 1944 au profit de tous les personnels de la gendarmerie et de leurs familles, confrontés à des situations de détresse lors de drames humains  et sociaux tels que le décès, la blessure, la maladie et le handicap.

La médaille est offerte aux personnels de l’Action sociale des armées. Elle reprend l’insigne interarmes du service et est due à la firme parisienne Drago qui fut d’abord niçoise.  Joseph Séraphin Drago, né à Nice en 1883, se passionne pour l’art de la gravure sur métaux. Il crée son atelier-entreprise de graveur-éditeur dès 1920 à Nice avec une succursale à Paris. Il se spécialise dans l’art de l’insigne militaire et des signes d’appartenance : des objets d’artisanat qui associent l’art de la gravure à celui de l’émail à chaud. En 1948, Charles Emile Drago, le fils de Joseph reprend l’atelier familial et s’installe à Paris, au plus près des grands corps d’armée français, dont il continue à créer les insignes.

Olivier Vernier

Médaille de table de l’Action sociale des Armées, bronze argenté, Paris ; Drago, c.1970, collection privée

[1] Service Historique de la Défense : GR 1 R : Archives de la cellule-Affaire de personnel des armées (APA) du cabinet du ministre de la Défense, 1960-2002. 

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